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Apportez votre pierre à l’édifice Proxisanté !
Proxisanté, la nouvelle dénomination des Assises de la première ligne de soins wallonne, a rendu sa première copie. Dans un rapport intermédiaire, la démarche participative initiée par le Gouvernement wallon a fait le point sur les premiers ateliers qui se sont tenus en juin dernier autour de six thématiques, dont la e-santé. La balle est désormais dans le camp des acteurs des soins de santé wallon qui sont invités à réagir et à commenter les propositions qu’ils souhaitent voir émerger dans la suite des travaux. Ils ont jusqu’au 9 septembre minuit pour ce faire. Le Dr Paul De Munck, Président de la Plateforme de Première Ligne Wallonne (PPLW), souligne l’importance d’apporter sa pierre à l’édifice.
e-santewallonie (Esw): Que retenez-vous de ce rapport intermédiaire ?
Dr Paul De Munck (PDM): :Il s’agit d’un inventaire assez exhaustif de tout ce qui a été échangé. Évidemment, c’est toujours la même chose : une synthèse des échanges est un document de travail à partir duquel on ne peut pas tirer de conclusions. Raison pour laquelle les représentants des acteurs de soins seront de nouveau invités autour de la table pour faire avancer les travaux.
Parallèlement à cela, Proxisanté a demandé aux représentants de secteur (médecins, infirmiers, pharmaciens, etc.) d’envoyer une note d’ici le 30 septembre pour alimenter les travaux. Les acteurs de soins ont par ailleurs jusqu’au 9 septembre pour réagir en ligne au rapport intermédiaire publié, formuler leurs propositions et leurs commentaires.
Esw : Pourquoi est-il important de contribuer à cette démarche ?
PDM : Nous avons l’occasion de nous exprimer, il ne faut pas rater cette occasion. J’invite donc tous les acteurs de soins intéressés à prendre part à l’appel à réaction de Proxisanté et j’invite également tous les représentants de secteur qui ont été invités à l’atelier du 30 septembre à être présents à cet atelier bien sûr, mais aussi à préparer une note pour cette échéance. C’est le message le plus important.
C’est un grand défi. Mettre tous les acteurs de terrain autour de la table, ce n’est pas une chose facile. Rien que pour l’atelier du 30 septembre prochain, il y a une centaine d’organisations qui ont été identifiées.
Les travaux ont été initiés, il faut désormais rester sur le pont et aller le plus loin possible, avec une mentalité constructive.
Esw : On note des points d’attention sur la collaboration entre prestataires de soin, le patient au centre…Certaines choses sont déjà connues. Par contre, la volonté des prestataires d’être acteur du changement, elle, est peut-être nouvelle.
PDM : Je suis d’accord. C’est la bonne nouvelle. Les acteurs de soins veulent aller vers un mieux. Il faut profiter de cette volonté de mieux travailler dans l’intérêt du patient, mais pas uniquement. C’est également dans l’intérêt des prestataires pour qui il faut améliorer les conditions de travail.
Nous sommes quelque part dans le « Quintuple Aim » prôné au niveau fédéral(1), qui reprend les objectifs de soins de santé à atteindre en matière de soins préventifs et maladies chroniques, d’accès aux soins, de trajets de soins, de santé mentale, et de soins intégrés. On pourrait d’ailleurs réfléchir dans cet esprit-là également.
Esw : Comment faire ?
PDM : Il faut aller au-delà des déclarations d’intention et proposer quelque chose de concret. Et là, Proxisanté n’est pas encore très loin.
Il faut continuer la concertation, obtenir l’adhésion des acteurs de soins et arriver au consensus le plus large possible. Mais il faudra également décider, faire des arbitrages. C’est au Gouvernement wallon de jouer ce rôle.
Esw : Le financement est un des points clés de la démarche Proxisanté.
PDM : Évidemment. C’est une revendication qui n’est pas nouvelle. Il faut renforcer la première ligne et se doter des moyens de nos ambitions.
Il faut également réfléchir à rationaliser l’offre si le besoin se fait sentir. Il faudra par exemple décider quel sera le découpage des zones de soins. Est-ce que l’on démarre des réseaux hospitaliers ? Des cercles de médecine générale, des SISD, des RML, des réseaux de santé mentale ? Il faudra rendre tout cela cohérent. Il faut encore lever beaucoup de craintes et d’ambiguïté.
1. Quintuple Aim : il s’agit de viser à obtenir – avec le budget disponible pour les soins de santé – davantage de santé pour la population, une meilleure expérience de la qualité des soins, une diminution de la charge pour le personnel soignant et une réelle accessibilité des soins pour tout un chacun. Cela fait partie du plan relatif aux soins intégrés initié au niveau Fédéral.
La PPLW avait déjà initié des travaux de réforme
« On a entendu beaucoup de critiques sur la méthode. Chaque méthode est critiquable », explique le Dr De Munck. « Mais il faut avancer. Ne soyons pas naïfs : il ne faut pas croire qu’au 30 décembre prochain (échéance à laquelle Christie Morreale, ministre wallonne de la Santé, pense clôturer Proxisanté, NDLR), on aura une restructuration de la première ligne en bonne et due forme. Je rappelle qu’en Flandre, point de comparaison le plus proche, cette restructuration a pris dix ans. Et à Bruxelles, ce n’est pas encore fait non plus. Il ne faudra pas prendre dix ans, mais il faut être réaliste. Continuons à travailler, et nous verrons où nous serons fin décembre. »
La PPLW a toujours soutenu Proxisanté, rappelle Paul De Munck. « Cela reste le message que j’ai envie de faire passer. Il faut savoir que la PPLW a déjà envoyé une note de réflexion et d’orientation pour structurer la première ligne de soins en Wallonie, bien avant le démarrage des Assises. J’aime bien le rappeler, car nous avons travaillé énormément de temps sur cette note. » Cette note propose déjà des choses concrètes, telles qu’un découpage territorial des zones de soins.
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