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Du retour sur SafeLink

« J’AI PU ENVOYER À TEMPS MON PATIENT VERS L’HÔPITAL »

Olivier Marievoet exerce, avec 9 autres médecins généralistes, au centre médical C-Medic, à Couillet (Charleroi). Ensemble, ils assurent le suivi actif d’une quarantaine de patients suspectés de covid-19 qu’ils ont enregistrés sur SafeLink. D’après eux, l’outil est précieux pour la profession. « On peut suivre les patients et surtout les envoyer à l’hôpital à temps. Puis, à la sortie, vérifier comment évoluent les convalescents. » Témoignage.


« La pratique a profondément évolué depuis l’émergence du coronavirus. Avant l’annonce du confinement, nous avions déjà cessé les consultations au centre, pour limiter la propagation. On procède par téléphone ou visioconférence. Le temps dégagé, on le met à profit pour travailler sur le dossier des patients - des actualisations, des réévaluations de traitements chroniques, des précisions au niveau des antécédents, éventuellement l’ajout d’un projet thérapeutique… Ça se fait, si pas en une fois, au fil des contacts. Bref, on veille à ce que les dossiers soient en ordre. En un clic supplémentaire, on envoie le sumehr. »

« Un DMI ne permet toutefois pas d’échanger avec un patient sur ses symptômes ou d’être averti si ceux-ci évoluent négativement, alors même que les généralistes sont stressés car confrontés à une maladie qu’ils ne connaissent pas. C’est pourquoi un système comme SafeLink est tombé à point nommé. Je trouve que l’application a ‘mis de l’ordre’ dans les idées des MG, les a rassurés au niveau de la prise en charge qu’ils assurent à distance. »



"Avec SafeLink, le MG reçoit régulièrement des infos
sur l'état de son patient. Il peut le recontacter ou l'envoyer
à l'hôpital à temps"
, témoigne le Dr Marievoet, MG à Couillet (Charleroi).



« Les patients doivent introduire des paramètres - température, hydratation, gêne respiratoire, rythme cardiaque… - dont le médecin est tenu informé. C’est là qu’on réalise qu’il reste du chemin à parcourir en matière d’éducation thérapeutique. Les gens connaissent mal les signes évocateurs d’un problème de santé. Il faut prendre un peu de temps pour leur expliquer ce qu’il faut mesurer et comment pour répondre valablement au questionnaire SafeLink [lire encadré]. On a poussé certains à acheter un thermomètre. Et on a commandé 30 oxymètres, qu’on confie aux patients qui nous inquiètent le plus. »

« Entre parenthèses, si SafeLink est une réponse à la crise actuelle, sous peu, on pourrait voir arriver des systèmes analogues pour monitorer, par exemple, les décompensés cardiaques. Peut-être conviendrait-il de ‘réveiller’ les généralistes, les pousser à être proactifs pour ne pas se faire déposséder de cette surveillance. Si on ne sort pas de notre zone de confort et qu’on ne s’approprie pas les nouveaux outils de ce type, les hôpitaux devront s’occuper de nos pathologies chroniques… »

« Pour en revenir à SafeLink, le médecin ne doit pas aller vers le patient. Il reçoit de ses nouvelles, y compris le week-end. C’est une aide réelle dans le suivi, avec une alerte quand le statut du patient devient critique. L’expérience nous a montré, chez C-Medic, que les critères étaient fiables. Certains de nos patients ont pu être envoyés à juste titre aux urgences ; ils ont été hospitalisés. D’une certaine façon, l’application nous ‘protège’ en tant que médecin traitant : nous entreprenons une action, guidés dans notre décision par un algorithme validé par nos sociétés savantes. Cette action peut être, aussi, d’appeler sans tarder un patient jugé à risque. Ce qui peut servir également à expliquer à l’Inami la fréquence des contacts, alors que la barre a été fixée à 5 appels par mois. »

« En conclusion, il reste des détails à affiner dans SafeLink, et il y a cette contrainte d’expliquer aux patients comment prendre leurs mesures, voire de remplir avec eux le questionnaire la première fois, mais c’est assurément un bon début. Le fait qu’il y ait publication des données dans le coffre-fort du Réseau Santé Wallon, ça donne confiance en matière de sécurité et de confidentialité des données de nos patients. »


« Education » des patients

Un coup de main pour faire passer le message ?

e-santewallonie vous propose une page de synthèse sur SafeLink. En tant que médecin, vous y trouverez non seulement de la documentation conçue pour vous, mais aussi des supports explicatifs à destination de vos patients. Par exemple, des vidéos sur la façon de prendre sa température, son pouls, sa fréquence respiratoire…



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