Téléconsultations
C’EST PARTI POUR LES PROLONGATIONS ?
Alors que, nécessité covid faisant loi, les soignants se mettaient à l’exercice à distance, le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) se penchait sur les vidéo-consultations au profit des malades chroniques - hors santé mentale - en examinant notamment de ce qui s’organise en France et aux Pays-Bas. Il conclut qu’il faudrait encourager et pérenniser cette nouvelle pratique, mais comme complément et non en remplacement des contacts ‘live’.
Rien, dans la littérature ou sur le terrain, ne prouve l’infériorité ni la supériorité de cette façon de faire par rapport aux consultations en face-à-face, indique le KCE dans son tout récent rapport. Il préconise de l’encourager et de la déployer par étape, avec un cadre juridique et une politique de remboursement, non chez les seuls médecins mais « pour toutes les professions de santé réglementées et dans tous les environnements de soins ».
Il évoque, au rayon des incitants qui aideraient la sauce à prendre, des campagnes grand public et des interventions financières (e.a. pour l’acquisition de l’équipement et les abonnements aux plateformes de télémédecine).
Le KCE rappelle que les « soins numériques » complètent les contacts présentiels sans les remplacer et que diverses conditions, dont le consentement éclairé du patient, sont requises. Règle d’or : on ne recourra pas à la consultation via écran à tout bout de champ. Les associations tant de professionnels que de patients vont devoir concocter ensemble une directive spécifiant quand la méthode est envisageable et, surtout, dans quelles circonstances elle n’est pas opportune.
De plus, ces acteurs devront avoir l’occasion de se familiariser avec les nouveaux outils à manipuler. Le KCE préconise de développer à leur attention des manuels techniques et des formations, pour booster leurs compétences en numérique. Il est d’avis que l’Inami devrait réfléchir à introduire dans la nomenclature une rémunération destinée à un prestataire présent aux côtés du patient quand il est nécessaire de l’aider à la réalisation de la vidéo-consultation.
Vu l’émergence, épidémie aidant, d’un tas d’applis de vidéo-consultation, le KCE plaide pour qu’un organisme officiel indépendant les évalue et publie une liste de celles qui présentent des garanties de sécurité, de respect de la vie privée et de conformité à toutes les (futures) exigences légales.
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