Comm’ digitale : de la coupe aux lèvres

Il existe quelques espaces de concertation structurés en Wallonie, qu’ils soient des Sylos à proprement parler, encadrés par des initiatives de recherche, ou bien des plateformes de concertation de génération spontanée qui suivent la même logique, dépeint Jean-Luc Belche. MG et chargé de cours à l’ULiège, le Dr Belche est l’auteur d’une thèse sur l'intégration des lignes de soins. Dans les réunions Sylos, il n’est pas rare qu’on discute communication et partage des infos entre acteurs concernés, confirme-t-il.

Le numérique apparait comme un plus pour doper cette communication, dit-il. « Il est même ardemment souhaité… ». Cependant, divers écueils rendent les choses moins évidentes qu’il n’y parait, comme le manque de passerelles entre les softs de 1ère ligne et les logiciels hospitaliers ou, à l’intérieur même des hôpitaux, des disparités dans l’informatique des différents services, énumère Jean-Luc Belche. « Du coup, ce qui se décide dans les Sylos, quand on parle d’améliorer l’échange d’infos, ce sont des résolutions comme rendre les dossiers plus complets. Mais on est toujours avec un format papier. »

« Le RSW est ‘le’ point de jonction envisageable entre les lignes », estime le Dr Belche. « Il faudrait le mettre en avant comme outil de partage. Les assistants spécialistes n’y sont pas sensibilisés durant leur cursus, puis changent de lieu de stage tous les 6 mois, avec des droits d’accès qui ne suivent pas toujours. Pourtant, quand on leur explique toutes les données pertinentes que la médecine générale peut placer dessus, ils sont séduits. » Ce qui traduit une évolution appréciable des mentalités, « les spécialistes ayant parfois encore une certaine tendance à dire ‘moi j’émets’ sans imaginer qu’ils peuvent aussi recevoir des choses intéressantes ».