Patients covid+ à domicile
L’INAMI EXPÉRIMENTE LE TELEMONITORING
Peu avant la Noël, l’Inami annonçait son intention de soutenir des projets pilotes de suivi à domicile de patients covid+ post-hospitalisation. L’idée est qu’une équipe médicale escorte ces derniers dans leur convalescence grâce à des outils de télémonitoring. Une pratique dont les autorités analyseront les vertus et les limites et, partant, la pertinence d’en faire profiter un jour d’autres catégories de patients.
L’Inami n’en fait pas mystère : en renvoyant chez eux des patients covid partiellement rétablis sur lesquels on va garder un ‘œil électronique’, on libère des lits. Mais, grâce au soutien d’applications numériques, on peut « surtout réduire la charge de travail pour les hôpitaux, le personnel soignant et les médecins généralistes ». De plus, complète l’Inami, cette surveillance à distance peut s’envisager aussi avant qu’une hospitalisation soit nécessaire. Il évoque un accompagnement total de 9 semaines (3 avant + 6 après un séjour hospitalier).
L’Inami compte rassembler autour de cette expérience pilote par essence ‘interlignes’ des candidats - hôpitaux et/ou « groupements » tels des groupements d’infirmiers ou des organisations de MG - et conclure avec eux des conventions de financement, courant jusque fin 2021 et éventuellement renouvelables.
Une équipe à former
Les signataires seront responsables de l’organisation du télémonitoring et du suivi par une équipe spécifique. Ils devront être à même de se composer ce team expert en covid-19, disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, avec les épaules assez larges pour prendre simultanément en charge 200 patients minimum et rodé au télémonitoring, ce qui inclut traditionnellement un apprentissage à la gestion des alertes - variations de valeurs… - et des urgences. Ils devront avoir rédigé les protocoles médicaux régentant cette surveillance et garanti pour chaque patient pris sous leur aile la disponibilité d’un médecin (généraliste) traitant, à mobiliser si nécessaire pour procéder à un examen médical et adapter le traitement. C’est également à ces groupements qu’il appartient de mettre à la disposition des participants l’appareillage de mesure ou les applications numériques où saisir les données et la plateforme électronique sécurisée sur laquelle elles seront collectées, autant d’outils à spécifier dans leur dossier de candidature.
Tous les détails sur ce ‘trajet de soins digitalement assisté’ se trouvent sur une page descriptive de l’Inami, de même que dans le modèle de convention proposé aux amateurs.
Le second souffle de SafeLink
L’application web SafeLink, dont e-santewallonie vous a abondamment parlé depuis sa conception au petit galop en mars dernier, entre dans les solutions technologiques mobilisables pour l’expérience pilote ci-dessus.
Souvenez-vous, SafeLink a été conçu par le Réseau Santé Wallon (RSW) avec quelques partenaires techniques, et sur le plan scientifique, l’appui de la SSMG et du Collège de médecine générale qui ont validé l’algorithme interne qui apprécie la gravité de l’état du malade.
Conscient que la sollicitation de l’outil allait fluctuer selon l’intensité de l’épidémie de coronavirus, le RSW a très rapidement annoncé ouvrir la réflexion sur sa mutation future en un dispositif au service de la surveillance extra-muros d’autres catégories de patients, comme ceux bénéficiant d’une hospitalisation à domicile par exemple.
SafeLink est en cours de réécriture pour s’assurer qu’il exploite au mieux ce second souffle (sans que ceci empêche l’emploi de la version actuelle, précisions-le).
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