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N° 47 - Février 2021

Logiciel métier pour sages-femmes

UN DEMI-MILLIER DE CŒURS (TOUJOURS) A PRENDRE…

Telles des Sœurs Anne, les sages-femmes indépendantes attendent… LE logiciel métier complet, qui les comblera dans tous les aspects de leur pratique. Elles espèrent aussi être plus nombreuses, à l’avenir, à pouvoir briguer la prime télématique proposée par l’Inami. Lueur d’espoir : une renégociation des critères se profile à l’horizon.

Le comparatif de logiciels métiers proposé de longue date par e-santewallonie vient de s’enrichir d’une rubrique : les softs pour sages-femmes. « C’est une catégorie qui n’y figurait pas encore et dont l’UPSFB, l’Union professionnelle des sages-femmes belges, a suggéré la réalisation », retrace Vanessa Wittvrouw. Pour la présidente de l’association, cette mise en parallèle des produits disponibles sur le marché pourrait avoir un petit effet stimulant entre concurrents. Une stimulation bienvenue car, soupire-t-elle, « on tourne toujours un peu en rond en la matière ».

L’éternel hic, explique-t-elle, c’est que sa profession ne représente pas un gros volume de clientèle. « Sur les 3.600-3.700 sages-femmes actives en Belgique, il n’y en a que 480 à être des indépendantes ayant réellement besoin d’un logiciel. C’est peu, pour intéresser vraiment les développeurs... Plusieurs acteurs y sont allés de leurs réalisations à partir de programmes qui préexistent pour d’autres métiers. Mais du coup, on a des logiciels qui couvrent des ‘morceaux’ de besoins et de compétences de notre pratique (la tarification, ou la prescription électronique, ou l’alimentation du dossier proprement dit…), mais hélas pas encore de produit qui ferait tout. »





La connexion avec le Réseau Santé Wallon (RSW), par exemple, reste manifestement la fonctionnalité mal-aimée des logiciels du secteur. Cela oblige les sages-femmes, si elles veulent exploiter les possibilités du RSW, à quitter leur environnement de travail informatique pour se connecter via le portail www.rsw.be. « On l’a vu avec la pandémie : l’échange d’infos est essentiel. Ce serait une avancée que de pouvoir partager facilement les données avec les collègues, et avec d’autres professionnels comme les médecins traitants ou les gynécologues. »

Prime, et déprime ?

Où en est la profession, au fait, par rapport à l’adoption de l’informatique, l’exploitation des outils d’e-santé et l’adhésion au concept de partage des données ? « Pour la première fois, en 2019, les sages-femmes ont pu prétendre à une prime télématique. Malheureusement, ça a été la catastrophe. Seulement 40 d’entre nous y ont eu droit… Comme nous avions dû, pour financer l’octroi de cette prime, sacrifier l’un de nos codes Inami, nous nous sentons deux fois perdantes. »

Mais pourquoi un nombre si restreint de bénéficiaires ? « En raison des critères. Ils étaient tellement peu réalistes que les sages-femmes n’ont même pas tenté de les atteindre. » Dans ces critères, on retrouve par exemple des classiques comme des minima d’activité, la gestion informatisée des dossiers, l’emploi de fonctionnalités de MyCareNet… « Mais aussi », complète Vanessa Wittvrouw, « l’obligation d’être conventionnée ». Et c’est là que le bât blesse. « Objectivement, les tarifs de la convention sont bas. Ils ne permettent pas de vivre décemment de son activité. La grosse majorité des sages-femmes indépendantes complètes, celles qui auraient le plus besoin de la prime, optent donc pour la déconvention, parce que ça leur permet de pratiquer des tarifs non pas excessifs, mais plus corrects. »

Aucune lueur d’espoir, dans ce tableau un tantinet frustrant ? « Il n’est pas toujours évident de faire entendre à l’Inami la voix d’un groupe professionnel si réduit, qui génère la plus petite dépense du secteur soins de santé. Les réunions ne sont pas légion. Pourtant, l’enjeu, c’est quand même les conditions de travail financières d’une profession et l’accessibilité de ses prestations pour la population. Il y a toutefois une nouvelle prometteuse : pour 2021, les critères vont être renégociés. Nous avons donc l’espoir que beaucoup plus de sages-femmes puissent percevoir la prime. »

Se familiariser aux services du RSW

Petit rappel : pour les sages-femmes comme pour d’autres métiers de première ligne dont les logiciels n’offrent pas (encore) la connexion directe au RSW, il est possible de se connecter à ce dernier en passant par le portail www.rsw.be. Des hésitations sur la façon de procéder ? Les formations et les tutos d’e-santewallonie sont là pour les dissiper. On vous conseille :

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