Vaccination covid
IDENTIFICATION DES PATIENTS À RISQUE, MODE D’EMPLOI
Les autorités fédérales comptent sur l’aide des médecins traitants pour identifier les patients devant être prioritairement invités à se faire vacciner lors de la phase 1b. Gros plan sur ce que les concepteurs de DMI mettent en place pour soutenir les généralistes dans cette opération de « repérage ». e-santewallonie planche sur des tutos et/ou webinaires pour les familiariser aux manœuvres que cela va supposer.
Mise au point du staff d'e-santewallonie
Aux dernières nouvelles, les autorités fédérales comptent sur l’aide des médecins traitants pour :
- a) identifier dans leurs patientèles les patients à risque devant être prioritairement invités à se faire vacciner lors de la phase 1b ;
- b) envoyer vers une instance fédérale les NISS de ces patients.
Comme vous le savez, de nombreuses voix s’élèvent actuellement dans le monde médical pour questionner cette stratégie et/ou demander des éclaircissements notamment sur le respect du secret médical et du RGPD.
Il n'entre pas dans les missions d'e-santewallonie de prendre position sur le bien-fondé de l'ensemble de cette opération.
Par contre, e-santewallonie considère que la partie a) de cette action (le repérage de patients à risque à partir du dossier informatisé) permettra au MG d’être mieux préparé pour réaliser, dans le futur, des sélections d’une logique similaire (p. ex. déterminer quels patients doivent être vaccinés contre la grippe l'automne prochain).
Dès lors, e-santewallonie invite tous les MG à suivre les formations qui sont proposées dans cette optique d’apprentissage.
Le contexte global est connu, quoique des informations viennent encore nuancer certains points au jour le jour. En bref, le Conseil supérieur de la santé (CSS) a défini les groupes cibles, parmi les moins de 65 ans, à vacciner en priorité en raison de leur risque de faire un covid sévère. Ils sont visés par la phase dite « 1b », celle qui suivra la vaccination des soignants de 1ère ligne (voir la ligne du temps pressentie pour la Wallonie, selon les informations officielles disponibles au 18/2/2021). Pour les identifier, l’aide des généralistes est sollicitée. Les développeurs de logiciels de gestion de dossiers ont été invités à procéder, à marche forcée, à des développements qui permettent à leurs usagers de procéder à cette « sélection », puis de l’expédier vers les autorités. Les explications de Valérie Olivier, experte chez HDMP, qui produit le soft HealthOne.
« La phase 1b prévoit d’abord la vaccination des plus de 65 ans. Le gouvernement n’a pas besoin de tiers pour identifier ces gens, avec le critère d’âge. Ça se complique, par contre, pour le reste de la population ciblée : les 18-65 ans avec une série de pathologies - diabète, hypertension ou maladies respiratoires, par exemple et sans exhaustivité. »
« Il a été décidé que deux ‘entités’ possédaient des infos utiles pour les retrouver : les mutualités et les médecins généralistes. Fin 2020, début 2021, les autorités nous ont donc priés, en tant que concepteur de DMI, d’ajouter à notre programme un outil qui analyse les dossiers médicaux et repère les pathologies concernées. Nous devions pouvoir le mettre à la disposition de la profession pour la mi-février. »
« Cela a représenté un vrai travail de titan pour nous, un développement à flux tendus qui a bousculé notre agenda. Mais nous avons fourni en temps et en heure l’outil à nos usagers. Ils peuvent donc commencer à se livrer d’ici le 1er mars à des ‘audits’, soit l’analyse, en local, de la base de données que représente leur patientèle. »
« La seconde étape sera d’envoyer aux autorités les listes de patients souffrant des maladies retenues par le CSS. Cela pourra se faire à partir du 1er mars, si le webservice que les autorités nous annoncent pour la transmission s’ouvre bien à cette date. Aucun nom ne figurera sur ces listes, encore moins des informations sur la situation médicale personnelle des gens. Seul le NISS sera envoyé, en flux crypté. »
« Plus exactement, il y aura deux listes, en raison des incertitudes sur l’approvisionnement en vaccins. Si ces derniers se font attendre, les 45-65 ans avec comorbidités passeront avant les 18-44 ans. Les listes générées par les DMI des médecins seront croisées avec celles en provenance des mutuelles, pour servir aux convocations. »
Repérer le maximum de patients
Voilà pour le concept, globalement résumé. A ce scénario se greffent des aménagements qui concourent à repérer le maximum de patients. Si la maladie n’est pas consignée de façon codée dans le dossier, l’outil peut aussi chercher dans les textes libres ou bien ‘remonter la piste’ via des critères sous-jacents comme les médicaments prescrits ou les résultats de biologies, illustre Valérie Olivier. « Le médecin pourra ‘nettoyer’, dans le sens ‘améliorer’, sa base de données en ajoutant explicitement l’info codée. On va aussi développer, prochainement, la possibilité pour lui de rajouter manuellement des patients non sélectionnés mais dont il estime qu’ils sont néanmoins éligibles. »
Cette expérience inédite d’identification de patients à risque renvoie aux thématiques de la qualité des dossiers informatisés et de celle des sumehrs exportés sur les réseaux régionaux de partage de données. Plus les dossiers sont correctement tenus et rigoureusement (en)codés, et plus une extraction de ce type, ici à des fins de santé publique, est fructueuse.
Où et comment se familiariser aux manipulations à accomplir ?
Au moment de cette interview, chez HealthOne, on peaufinait manuels, vidéos et autres e-learnings d’apprentissage.
e-santewallonie ne sera pas en reste. Le projet projette également de diffuser de l’(in)formation sur la façon de lancer les requêtes dans les dossiers, en ce compris avec les autres DMI de médecine générale (tous ont été priés par le Fédéral de concrétiser l’identification des patients à risque et l’envoi des listes).
Deux types de formations sont envisagées dans l’immédiat : la première portera sur la manière d’explorer et ‘nettoyer’ sa base de données de patients, la seconde sur la façon d’expédier les listes de NISS.
Deux premières séances viennent de se dérouler avec le soft CareConnect. Une troisième date est prévue le 5 mars. Une seconde partie se donnera les 10 et 11 mars. Même scénario avec HealthOne : une session déjà donnée, la suivante fixée au 4 mars. La formation pour les usagers de Daktari aura lieu le 9 mars, pour ceux de MediSpring le 16 mars, Medinect le 18 mars. Une date sera bientôt communiquée pour Omnipro.
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