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N° 53 - Décembre 2021

Le beau bulletin d’eAttest

PRELUDE A UN EMPLOI GENERALISE ?

D'après une analyse conjointe des mutualités, quasi 2/3 des médecins généralistes utilisent à la fois eFact et eAttest pour au moins 80% de leurs attestations de soins donnés (ASD). Une belle adhésion au principe de l’attestation électronique. Il est d’ailleurs envisagé de rendre eAttest obligatoire après une période transitoire, fixée à ce stade à deux ans.

Depuis 2018, les généralistes ont la possibilité d’introduire électroniquement l’ASD d’un patient auprès de sa mutuelle pour les actes payés comptant. C‘est le système eAttest, développé par MyCareNet. Quelques années plus tôt, une logique de facturation électronique avait été instaurée, avec eFact, pour les actes assurés en tiers payant.

Fin octobre, les mutuelles ont présenté en commission médico-mutualiste une analyse sur le recours à eFact et eAttest par les généralistes, en 2020, lors de leurs consultations et téléconsultations (largement majoritaires) d’une part, et lors de leurs visites et avis de l’autre. Soit près de 52 millions de contacts recensés au total. La part des attestations électroniques dans ce total, que ce soit via eAttest ou via eFact, est de 8 sur 10. Ce taux global de 80% se marque clairement dans les consultations, et monte à 95% dans les téléconsultations.

Les mutuelles ont constaté des écarts par régions, voire par provinces, avec une Flandre qui a davantage embrayé sur eAttest, du moins en consultation. En effet, en visite, le recours à l’électronique est modéré sur tout le territoire. Elles ont aussi relevé que les jeunes MG attestent presque exclusivement par voie informatique, tant pour le tiers payant que le paiement comptant. A partir de 60 ans, l’emploi de ces filières électroniques décroît. Mais il existe aussi des généralistes de cet âge, à grosse activité, qui en sont des usagers intensifs.

On discute en haut lieu de publier en janvier prochain un arrêté royal rendant obligatoire l’usage des circuits digitaux, avec une période de tolérance de deux ans pendant laquelle serait organisée une campagne de sensibilisation.


Et du côté des dentistes ?

« eAttest est un grand succès chez les dentistes », explique Michel Devriese, past-président de la Société de médecine dentaire. «Nous avons dépassé la barre des 4.000 utilisateurs. On est donc largement à plus de la moitié des dentistes actifs qui en sont usagers. »

La profession discute-t-elle aussi, à l’Inami, d’emploi obligatoire de ce circuit à moyen terme ?

«L'heure reste à la gestion de la crise covid », fait remarquer notre interlocuteur, «ce qui ne permet pas de se pencher sur des préoccupations peu prioritaires en ces temps troublés. L’obligation d’informatisation n’est pas (encore) à l’ordre du jour. »

Selon lui, la priorité, c’est que le système fasse ses preuves, montre une robustesse à tout épreuve. «Que le BCP (*) fonctionne en toute circonstance, afin d’éviter l’usage des ASD papier en ultime secours. » Et de terminer sur une question renfermant une suggestion peu subliminale quant à la méthode à adopter pour confirmer la percée de la filière digitale: ‘ convaincre plutôt que d’obliger’, n’est-ce pas là un adage inscrit dans l’air du temps ?

(*) Business Continuity Procedure, ou procédure de secours, permettant l’envoi d’une ASD vers les mutuelles, même en cas de perturbation des services de base de la plate-forme eHealth

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