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N° 57 - Avril 2022

RSW

LE SITE INTERNET DU RÉSEAU SANTÉ WALLON FAIT PEAU NEUVE

Le site internet du RSW se modernise. Il se veut plus ergonomique et plus agréable à parcourir. L’occasion de revenir sur les différents projets en cours avec le Dr Philippe Olivier, président de la Fratem, fédération à l’origine du RSW.

e-santewallonie : Quelles sont les nouveautés à épingler sur le site internet du Réseau Santé Wallon ?

Dr Philippe Olivier : Le nouveau site est basé sur des technologies plus récentes. L’utilisateur lambda ne verra pas de différences, mais le site est beaucoup plus sécurisé. Il sera également bien plus facile à mettre à jour.

Le site a bien sûr été revu graphiquement. Il se veut plus moderne, plus fluide, plus clair. Il est donc plus agréable à parcourir que le site actuel, qui est un peu daté, il faut bien le reconnaître. En plus d’être plus agréable à l’œil, le site est surtout davantage ergonomique. C’est là le but. On perd moins de temps, on économise le nombre de clics.

La vraie nouveauté, c’est que le site est désormais adapté aux appareils mobiles – téléphones et tablettes – ce qui n’était pas le cas auparavant.

Il s’agit d’une collaboration avec Abrumet, le Réseau santé bruxellois. Les sites se ressembleront d’ailleurs beaucoup.

Effectivement, nous avons mutualisé les coûts des plateformes afin d’être le plus efficient possible. Nous avons profité du travail déjà organisé en Région bruxelloise.

Quand sera-t-il disponible ?

Le site est actuellement en relecture. On parle de semaines, mais je ne peux vous définir une date précise.

Trois Wallons sur quatre inscrits au RSW d’ici la fin de l’été

Comment évolue l’utilisation du Réseau Santé Wallon ?

Elle évolue dans le bon sens. Nous avons dépassé les 70% de Wallons inscrits – on frôle les 72% - et trois Wallons sur quatre devraient être inscrits au RSW d’ici la fin de cet été. Ce sera un bel objectif atteint. Surtout que l’inscription au RSW nécessite un consentement supplémentaire de la part du patient pour l’utilisation des fonctionnalités supplémentaires.

Quelles sont ces fonctionnalités ?

Le patient peut non seulement visualiser mais également éditer tout ce qui a été publié à son égard, pour autant qu’il n’ait pas coché la case « je ne veux pas rentrer dans le contenu de mon dossier médical, même par inadvertance ». C’est une option qui existe, qui n’est pas la plus utilisée, mais qui est tout de même choisie par certains. Le patient peut gérer ses documents et les droits d’accès aux documents pièce par pièce.

De combien de documents parle-t-on ?

Ce matin – lundi 25 avril, ndlr – nous avions 145.468.000 documents. On va allégrement franchir les 150 millions de documents. À une époque, nous rêvions des 100 millions de documents. Une étape que nous avons désormais allégrement franchie. C’est impressionnant. Désormais, on peut imaginer arriver au milliard de documents partagés sur le RSW d’ici quelques années. Cela démontre l’importance de la masse de données de santé.

Le RSW 3.0

Que va faire le RSW de ces millions de données ?

Il y a des projets avec la Région wallonne. Nous allons travailler main dans la main avec le cabinet de la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale, notamment au niveau du volet e-santé de Get up Wallonia !, le plan de relance wallon.

Cela consistera à la mise en place de care sets de données autour d’une thématique de soins au niveau wallon. Je donne un exemple : le premier care set – défini au préalable au niveau du plan e-santé fédéral – concernera les allergies. On a un thésaurus structuré, partagé et reproductible qui sera mis à jour automatiquement par chacun des partenaires de la chaîne de soin. L’hôpital pourra mettre à jour les allergies de son patient, sur base des données préalablement encodées par le médecin généraliste par exemple.

Le deuxième care set considéré prioritaire par le Fédéral, en accord avec les entités fédérées, est la périnatalité. Ce care set définit le périmètre des données jugées intéressantes à partager dans le cadre du suivi de l’accouchement, tant pour la mère que pour l’enfant. Cela veut dire que l’on prépare le RSW 3.0, soit la récupération des données. On commence à apercevoir et à toucher du doigt le début de la fin du réencodage à chaque passage de témoin des données. C’est vraiment le cœur de la plus-value des care sets de soins.

On comprend l’intérêt du nombre de données récoltées.

Bien entendu, surtout que ces données sont aujourd’hui structurées. Il ne faut pas faire du text mining. On franchit donc un cap important. Mais avant tout cela, la grande évolution pour le RSW sera l’apparition de la carte de vaccination.

En quoi consiste cette carte de vaccination ?

Le RSW reprend toute la vaccination au niveau wallon. Cela veut dire que la vaccination Covid, qui se trouve encore actuellement au sein de Vaccinnet, hébergeur flamand, sera réintégrée dans le giron wallon. À l’instar de toutes les autres vaccinations. J’ai déjà vu la plateforme test fonctionner, et cela va enfin apporter ce que d’aucuns appellent de leurs vœux depuis longtemps : une carte de vaccination interactive et dynamique, mise à jour en permanence.

Pour autant que les médecins s’y tiennent.

Bien entendu. Probablement que du côté des médecins généralistes, qui disposent d’un dossier médical plus structuré, le cap sera franchi plus facilement que du côté des médecins hospitaliers. Il faudra monter dans le train pour que le partage des données contribue à une vraie carte de vaccination dynamique, correctement mise à jour.

Au niveau des Sumehrs, est-ce qu’on est aujourd’hui au point, justement ?

Oui. Cela a fortement évolué dans le bon sens. Il y a actuellement 1.584.000 Sumehrs disponibles sur le RSW.

Les canevas ont été adaptés dans les différents dossiers patients informatisés (DPI) hospitaliers. La lecture des Sumehrs réalisés par les généralistes étaient auparavant complexe dans les logiciels hospitaliers. Aujourd’hui, cela a été normé. Les polices ont été adaptées dans l’ensemble du parc de logiciels hospitaliers. Et ces résumés sont consultés, notamment parce que l’interface est plus fluide, structurée.

Il est d’ailleurs possible de consulter les Sumehrs sur la plateforme du RSW 2.0, accessible depuis les hôpitaux. Cela nous ramène par ailleurs à la notion de care set et de thématique de soins: le médecin et le patient peuvent définir des équipes de soignants pluridisciplinaires autour d’une thématique. Par exemple, le patient pourra définir une équipe de soins autour de sa prise en charge du diabète. S’il souffre d’une autre maladie, et qu’il doit recourir à la chimiothérapie à domicile, le patient peut recourir en tout ou en partie à la même équipe de soins, en ajoutant des spécificités en rapport avec la pathologie. Cela a des apports évidents, d’autant plus que ces informations seront bientôt disponibles via l’application mobile qui est en voie de finalisation.

En quoi constituera cette application mobile ?

En un mini dossier médical disponible à portée de main. On passera encore un cap supplémentaire grâce à cette application, déjà testée par les médecins généralistes qui ont grandement contribué au projet avec le RSW. Grâce à cette application, un hôpital qui voudra contacter une infirmière prenant en charge une plaie diabétique au domicile du patient pourra le faire. Pour simplifier le concept, cela fonctionne comme un WhatsApp médical sécurisé orienté prise en charge multidisciplinaire du patient. C’est un grand chantier lancé depuis deux ans que nous espérons voir aboutir cette année.



PRÈS DE 20.000 REQUÊTES PAR JOUR, RIEN QUE DANS LES HÔPITAUX

Le nombre de requêtes par mois atteint environ 700.000. En mars 2022, par exemple, il y a eu 709.369 requêtes. « À partir d’un hôpital wallon, il y a eu 709.369 interrogations d’un médecin hospitalier ou par une équipe soignante hospitalière du RSW pour accéder à un document. Cela représente près de 20.000 requêtes tous les jours. Rien que pour le monde hospitalier », explique le Dr Olivier.

Le RSW continue de réfléchir à la valeur ajoutée que toutes ces données représentent. Il collabore à un projet initié avec la Région wallonne sur l’Institut de l’analyse des données de santé en Wallonie. « C’est un dossier qui figure en bonne place dans le plan stratégique de la Région wallonne pour voir comment nous pouvons aider au pilotage des soins de santé dans notre région au départ de données épidémiologiques anonymisées, qui sont aujourd’hui difficiles à exploiter en temps réel car cela demande un travail considérable de relecture des dossiers, alors que les dossiers sont structurés au sein du RSW », détaille Philippe Olivier. « La carte de vaccination, par exemple, permettra d’obtenir le taux de vaccination de manière précise directe, avec une mise à jour dynamique. Aujourd’hui, il faut travailler à partir des échantillons de patients ou commandes des vaccins pour obtenir un taux de vaccination approximatif. »

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