Retour à la newsletter

N° 61 - Septembre 2022

Le bilan de la dématérialisation

« On peut dire que tout le monde y trouve son compte »

La dématérialisation de la prescription électronique est un fait depuis la moitié du mois de septembre 2021. Un an après, quel est le bilan tiré par Recip-e, à la base de cette dématérialisation ? Quels sont les retours des prescripteurs, des pharmaciens et des patients ? Réponses avec Katrien Thorré, directrice de Recip-e.

e-santewallonie : Quel bilan tirez-vous de la dématérialisation de la prescription ?

Katrien Thorré, directrice de Recip-e : Le bilan est définitivement positif. La dématérialisation a été boostée malgré elle par la pandémie de Covid-19 qui nécessitait de travailler davantage avec des solutions sans papier.

Le plus important est que tout le monde y gagne, in fine :

  • Le patient est davantage maître de sa propre santé. Il a accès à la même base de données que ses prestataires de soins attitrés. Il peut obtenir ses prescriptions par voie digitale, et dans le même temps, il peut toujours demander une prescription papier à son médecin. Il ne faut pas oublier que c’est son droit ;

  • Le prescripteur, quant à lui, gagne en visibilité sur le trajet de sa prescription (est-elle délivrée ou non ?). Cela aide à la discussion et favorise l’échange avec le patient au sujet de la compliance. Autre avantage pour le prescripteur : le patient peut gérer ses propres prescriptions digitalement, et aller à la pharmacie avec sa carte eID, qu’il a toujours sur lui. Dès lors, le prescripteur peut se permettre de ne plus imprimer la prescription pour des patients bien digitalisés. La dématérialisation lui permet également de prescrire à distance en cas de téléconsultation par exemple.

  • Enfin, le pharmacien reçoit la possibilité de voir toute la liste de prescriptions ouvertes (donc non délivrées) si le patient donne sa carte d’eID pour venir chercher ses médicaments. Cela permet au pharmacien de donner de meilleurs conseils au patient.

Le terrain tire-t-il les mêmes conclusions ?

Au début, il y avait pas mal de résistances du côté des pharmaciens car ils tenaient au papier, notamment à cause de la tarification. La situation a heureusement fort évolué et maintenant les pharmaciens ont aussi trouvé des avantages. Par exemple, si le patient a oublié sa prescription, le pharmacien peut facilement la retrouver grâce à la base de données de Recip-e.

Ce fut un apprentissage pour les pharmaciens qui s’opposaient aux changements et pour les médecins et les patients qui étaient habitués à la prescription papier. Les associations de médecins et de pharmaciens ont organisé des soirées d’échanges. Elles ont formulé des propositions pour arriver à une meilleure prise en charge de certaines situations (par exemple, la prise en charge des patients multimorbides plus âgés). Après un an d’utilisation de la prescription dématérialisée, on peut dire que tout le monde y trouve son compte.

Qu’est-ce qui peut encore être amélioré ?

Dans l’ensemble, tout marche bien. Mais nous travaillons encore sur de nouveaux projets. Par exemple, nous prévoyons une nouvelle fonctionnalité pour stimuler davantage les interactions digitales, afin que les prescripteurs puissent aussi voir les prescriptions d’autres confrères (à condition d’une relation thérapeutique établie et du consentement du patient). Cela contribuerait à mieux estimer la situation de santé d’un patient si le médecin ne la connait pas (il aurait accès à son historique de prescriptions). De quoi attendre le schéma de médication digital mis à jour et partagé.


Vous cherchez des pharmaciens hospitaliers, médecins, infirmiers de MRS, infirmiers à domicile. Quel est l’objectif ?

Nous cherchons toujours à innover. L’objectif est d’augmenter encore la collaboration entre prescripteurs, pharmaciens et patients. Ici, le focus est mis sur les prestataires de soins actifs en MRS.

Nous avons réalisé des échanges avec des prestataires de soins, des infirmières actives en MRS, des pharmaciens, des organisations de patients et nous avons défini les besoins du terrain et des solutions possibles pendant le premier semestre de 2022. Le grand problème, en MRS, ce sont les « postscriptions » qui remplacent les prescriptions. Le pharmacien pourrait intervenir dans le processus par le biais d’une proposition de prescription, qui devra être validée par le médecin.

Afin d’affiner encore plus les solutions, il faut des utilisateurs du système issus du terrain. D’où notre démarche pour recruter des prestataires de soins concernés qui n’ont pas encore participé au groupe de travail. Leur apport nous sera utile pour prévenir les éventuelles futures plaintes lors de l’implémentation de nouvelles fonctionnalités. En plus, les prestataires de soins sont très créatifs et ont de bonnes idées pour améliorer le système.

retour à la newsletter

e-santewallonie.be


Plateforme de Première Ligne Wallonne
CENTRE D'ENTREPRISES ERIDAN (CREALYS) | Rue Jean Sonet 25 | 5032 Isnes | contact@e-santewallonie.be