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N° 67 - Mars 2023

Partage des données

Consulter un Sumehr dans un PMG, une question de bon sens

Le recours aux Sumehrs dans les postes de garde (PMG) pourrait être améliorer. Pour ce faire, e-santewallonie compte, bien entendu, sur les logiciels métiers, mais vise également à former les médecins à mieux produire et consulter les Sumehrs dans les PMG. Enfin, l’Inami a également un rôle à jouer pour inciter les médecins et les logiciels à profiter des avantages du Sumehr. Entretien avec Philippe Jongen, responsable e-santewallonie.

Quelle est la situation de la consultation des Sumehrs dans les PMG ?

Philippe Jongen : e-santewallonie fait de la cartographie depuis longtemps. Dans ce cadre, nous pouvons observer différents items. Par exemple, le nombre de généralistes qui disposent d’un certificat eHealth et qui ont produit des Sumehrs en 2022. Cela permet d’observer les tendances, d’une année à l’autre et d’agir sur des populations données. Les chiffres à Namur, en 2022, n’ont, par exemple, pas été bons. Cela ne comprend évidemment pas le nombre de Sumehrs produits depuis le début du partage du résumé minimum. Mais quoi qu’il en soit, cela permet de supposer que dans les postes de garde namurois, on ne trouvera probablement pas beaucoup de Sumehrs intéressants à consulter, au contraire d’autres régions wallonnes.





Il faut bien sûr pousser les logiciels à rendre les Sumehrs encore plus accessible. Mais il faut aussi songer à évaluer la qualité des Sumehrs publiés. Nous avons déjà réalisé un projet à ce sujet, en 2015, via des échelles d’évaluation et le logiciel d’Epicure, Medipost, qui équipait à l’époque les PMG. L’objectif était de pousser les médecins généralistes à recourir à des items et à remplir une échelle d’évaluation sur la qualité du Sumehr, quand il y en avait un.

Nous sommes bien conscients que cela demande du temps et qu’il y a d’autres problèmes dans les postes de garde. Ce n’est pas faux, mais il ne faut pas pour autant abandonner la qualité du travail que l’on réalise. Prendre en charge un patient dans un PMG est parfois complexe. Devant un patient jeune qui a, à priori, uniquement des problèmes respiratoires bénins, je comprends que l’on ne consulte pas le Sumehr. Mais face à un patient âgé qui développe diverses maladies chroniques, c’est une autre histoire. Le médecin, s’il fait bien son travail, doit consulter le Sumehr.

e-santewallonie doit stimuler les médecins à consulter et à produire des Sumehr, que l’on espère de qualité.

L’absence d’un tri efficace, comme décrié actuellement, joue-t-il un rôle dans la consultation du Sumehr ?

Evidemment. La question du tri est totalement pertinente. Lorsque nous avons fait notre projet en 2015, nous pensions que le tri serait aujourd’hui optimal. On avait imaginé fusionner le xml du 1733 (avec le motif de l’appel), le diagnostic et le Sumehr. Je n’oserais plus proposer cela maintenant. En 8 ans, nous avons malheureusement perdu du terrain.

Qu’est-ce qui explique qu’on ne consulte pas de Sumehrs dans un PMG ?

C’est parfois un manque de temps, parfois le fait de faire quelques clics supplémentaires. Mais c’est aussi parfois le manque de contenu dans les Sumehrs. Il faut produire des Sumehrs de qualité, avec un minimum d’informations pour qu’ils soient vus et lus.

e-santewallonie va donc continuer à taper sur le clou.

Effectivement, il serait intéressant de faire un tutoriel spécifique pour montrer en deux minutes comment consulter un Sumehr en poste de garde. C’est une plus-value. D’autant plus que dans Medispring, quand il existe un Sumehr et que l’on n’a que des données administratives dans son propre logiciel – ce qui est a priori le cas dans un PMG –, il est possible de reprendre toutes les données du Sumehr pour nourrir son propre logiciel, sans effort. Les allergies, les traitements, etc. seront ainsi repris.

Nous allons également mener une action auprès de l’Inami pour labeliser les logiciels de PMG pour qu’ils incluent tous ces fonctions et que l’institut impose les points d’accréditation en informatique, qui existent depuis des années mais qui n’ont jamais été activés. Attribuer quatre points à l’accréditation, deux à l’e-santé et deux à l’utilisation du Sumehr, permettrait d’accroître la qualité des Sumehrs et la consultation de ceux-ci.

On peut conclure en rappelant les avantages de l’utilisation des Sumehrs dans les PMG.

À partir du moment où un généraliste a créé un Sumehr, c’est qu’il a considéré qu’il y avait des informations importantes, pertinentes à partager. Lorsqu’un patient arrive dans un PMG, disposer en un coup d’œil des informations du Sumehr, cela améliore la qualité de la prise en charge. Ne fusse que l’énoncé des médicaments que le médecin a prescrit. Disposer de la liste des médicaments qu’un patient prend réellement, cela permet d’éviter les contre-indications éventuelles, et cela permet de savoir, via un Sumehr minimum, quelles maladies potentielles développe le patient.

Et le Sumehr permet un gain de temps non négligeable.

CCela permet également de gagner du temps, bien sûr.

Que retenir ?

  • e-santewallonie s’emploie à former les médecins généralistes pour :
    1. qu’ils réalisent des Sumehrs de qualité ;
    2. qu’ils consultent davantage de Sumehrs.

  • L’Inami a un rôle à jouer pour labéliser les logiciels des PMG et inciter les médecins à utiliser davantage le Sumehr.

  • Les producteurs de logiciels devraient, dans l’idéal, proposer une solution permettant de consulter le Sumehr très facilement.

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