e-Health
La Belgique performe bien en e-santé
Depuis 2010, la performance du système de santé belge est soumise à intervalles réguliers à un check-up global. L’édition 2024 explore six dimensions et quatre domaines spécifiques au fil de 142 indicateurs triés sur le volet pour livrer un tableau très complet des forces et faiblesses de notre système de santé. Parmi les items analysés figure la e-santé.
Dans son rapport, le Centre fédéral d’expertise (KCE) analyse la e-santé sous le prisme de la soutenabilité du système de santé, et en particulier des technologies de santé et l’infrastructure. Ces dernières peuvent être considérées comme la capacité du système à fournir et à maintenir (à l’avenir) une infrastructure suffisante et des technologies de santé (innovantes), y compris des produits de santé, du matériel médical et des technologies de l’information (e-santé).
Indicateur positif
Le rapport du KCE a analysé les chiffres des médecins généralistes répondant aux seuils d’utilisation pour 6 services d’e-santé (voir ci-contre).
Les chiffres sont éloquents : la part des médecins généralistes répondant aux seuils requis pour bénéficier de la prime de pratique intégrée (qui nécessite d’utiliser une sélection de services e-santé : prescription en ligne de produits pharmaceutiques, facturation en ligne, etc.) est passée de 51,2 % en 2019 à 71,4 % en 2021 (+20,2%). Cette proportion était plus élevée pour les médecins conventionnés (74,7 %, contre 24,1 % pour les médecins non conventionnés) et moins élevée à Bruxelles (45,8 %) qu’en Flandre (78,0 %) et en Wallonie (66,6 %) en 2021.
Autre élément positif à retenir : les services d’e-santé pour lesquels les seuils d’utilisation étaient les plus atteints en 2021 étaient l’enregistrement en ligne du consentement éclairé des patients ayant ouvert un dossier médical global (DMG) auprès du MG (95,1 %), l’utilisation de MyCareNet pour gérer le DMG électronique (93,4 %) et la prescription en ligne de médicaments (91,8 %).
In fine, tous les e-services sont aujourd’hui davantage utilisés, à l’exception du CEBAM Evidence Linker (qui fournit des directives cliniques pertinentes en ligne pendant la consultation ; - 2,2 points de pourcentage entre 2019 et 2021).
Augmentation continue de l’utilisation des services d’e-santé
Cette augmentation du recours aux e-services, le KCE estime que la Belgique la doit aux efforts déployés pour développer la e-santé. « Ces dernières années, une attention particulière a été accordée au développement des services d’e-santé en Belgique. »
C’est le cas, notamment, avec la mise en œuvre de plans e-santé successifs entre 2013 et aujourd’hui. Divers incitants ont permis de mettre en avant l’utilité d’un dossier médical informatisé (DMI), le partage des données et l’amélioration de la collecte et de l’utilisation des données de santé. Cela ne concerne désormais plus uniquement les médecins puisque les dentistes, les sage-femmes et les professionnels de l’art infirmier ont rejoint la danse.
En outre, le KCE souligne que divers e-services spécifiques ont été développés, comme la télémédecine (téléconsultation, télé-expertise et télémonitoring) pendant la pandémie de covid-19, ou encore le schéma de médication partagé. L’utilisation du dossier médical global électronique (DMGe) a également été rendue obligatoire pour les médecins généralistes depuis 2021.
« Grâce à ces efforts, l’augmentation de l’utilisation des services d’e-santé par les médecins généralistes a atteint les résultats escomptés, même si des améliorations sont encore possibles en ce qui concerne le recours à certains outils d’aide récents (CEBAM Evidence Linker et schéma de médication électronique) », conclut le Centre fédéral d’expertise.
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