« Il me revient que cette plateforme digitale wallonne d'échange de documents médicaux connaîtrait de nombreux « bugs » et des difficultés de fonctionnement », confiait la députée Anne-Catherine Goffinet (Les Engagés), fin mars.

Christie Morreale, ministre wallonne de la Santé, a d’abord souligné que « chaque année, un comité d’accompagnement est organisé pour analyser les actions menées sur la base d’un rapport d’activités ».

La ministre en ensuite illustré le déploiement du RSW par quelques chiffres. Le RSW compte ainsi 2.852.593 patients inscrits et 36.551 professionnels de la santé (dont 17.097 médecins).

Des problèmes liés aux fournisseurs tiers du RSW

Sans entrer dans les détails, les travaux du RSW dépendent notamment d’actions entreprises au niveau fédéral qui peuvent retarder la mise en œuvre de certaines tâches au niveau du RSW. « Il est important de comprendre que le système fédéral hub-metahub interconnecte entre eux, le metahub fédéral, les 4 hubs régionaux par l’indexation des données partagées par les institutions de soins et les 3 coffres-forts régionaux », détaille Christie Morreale. « Les Dossiers patients informatisés (DPI), qui sont généralement nationaux, ne se connectent donc pas spécifiquement au RSW, mais au système hub-metahub dont le RSW est un maillon. »

L’architecture technique qui en découle explique le nombre de « bugs » signalés, car ceux-ci peuvent intervenir tout au long de la chaîne des intervenants. Sans être exhaustive, la ministre cite : un problème d’authentification sur la plateforme fédérale FAS ou de la plateforme eHealth ; un problème chez le fournisseur de données comme l’interruption d’une connexion, la maintenance, et cetera ; un problème chez le demandeur de données, certains DPI étant moins performants ; le système de protection automatique (Time-out), et cetera.

Des besoins sans cesse croissants

Certains problèmes de performance du RSW sont liés aux services de maintenance et de support de l’hébergeur historique du RSW, qui n’est plus à la hauteur des besoins sans cesse croissants du RSW. « C’est la raison pour laquelle le RSW a lancé, en 2023, un marché public pour trouver un hébergeur capable d’assurer un meilleur niveau de service. La société WIN SA a remporté le marché et la migration du RSW vers cet hébergeur devrait être réalisée d’ici fin 2024, lequel mettra en place un monitoring de l’environnement système pour le réseau et les serveurs permettant de diagnostiquer les anomalies et de les corriger de manière anticipée et rapidement. L’évolution du système e-santé belge reposant sur l’échange de care sets standardisés en FHIR, permettra aussi d’améliorer la situation. »

La ministre conclut : « Il importe de se rendre compte des investissements conséquents nécessaires pour assurer la qualité et la maintenance du dispositif, en fonction des évolutions : c’est ainsi qu’à partir de 2024, la FRATEM devra implémenter un projet de réécriture du Réseau Santé wallon en parallèle de la production existante et mettre en place une architecture moderne et évolutive répondant aux besoins fonctionnels. Cette réécriture entrainera des dépenses supplémentaires, durant trois années, qu’il conviendra de considérer dans le cadre du financement de la plateforme. »