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Kinésithérapie

PRENDRE SES DISTANCES UN JOUR,
PAS TOUJOURS…

Les kinésithérapeutes font partie des prestataires que l’Inami a habilités, dans le contexte exceptionnel du covid-19, à poser certains actes à distance. La profession peut s’appuyer, du reste, sur diverses solutions digitales, comme des plateformes d’exercices en ligne. Le mode « sans contact physique » est provisoire. Faut-il espérer qu’il en survive l’une ou l’autre facette, une fois la crise passée ?




  • Voyons tout d’abord pour le présentiel. Alertée par l’évocation dans la presse de patients peinant à trouver un kiné, l’association professionnelle représentative Axxon a récemment tenu à rappeler aux médecins que la profession se chargeait toujours bien des besoins urgents et essentiels, par exemple auprès des patients BPCO, en rééducation post-opératoire ou en soins palliatifs. Fabienne Van Dooren, directrice générale, le souligne : ses collègues ont les compétences pour juger du côté nécessaire de ces interventions.

Du reste, les craintes - légitimes ! - que faisait naître la carence en équipements de protection se dissipent : « bravo aux communes qui avaient pris l’initiative de commander des masques pour leurs prestataires. Quant aux livraisons fédérales, elles devraient être arrivées chez les gouverneurs. La distribution va commencer, espérons-le, la semaine prochaine. »

  • Pour ce qui est des prestations à distance, les kinés ont donc été autorisés à assurer la continuité des soins via des consultations téléphoniques et de la rééducation fonctionnelle par communication vidéo, pour des forfaits hebdomadaires (25 ou 40 €) supposant de respecter des fréquences et des durées minimales. Ils peuvent s’appuyer sur des plateformes numériques pour communiquer à chaque patient un programme d'exercices adapté à visualiser à l’écran (de son smartphone ou de son ordinateur).

« La mesure n’a pas toujours été bien comprise d’emblée, même dans nos rangs. Certains ont objecté que l’essence de notre métier, c’est de toucher les gens. Répétons-le : nous ne sommes en rien demandeurs qu’on remplace un kinésithérapeute par une appli. Avant le coronavirus d’ailleurs, les discussions battaient leur plein sur le danger d’applications qui instaurent des contacts directs entre l’hôpital et le patient en escamotant le rôle du kiné de 1ère ligne - ce à quoi nous sommes opposés. Mais ici, les actes à distance sont une mesure temporaire. Et si les solutions numériques perdurent au-delà de la crise sanitaire, nous défendrons l’idée qu’elles ne remplaceront jamais un contact. »

Cela étant, certaines pourraient s’avérer complémentaires au rendez-vous « live ». Après tout, comme le fait observer Fabienne Van Dooren, bien avant l’irruption du covid-19, « on appelait déjà le patient à devenir davantage acteur de sa santé. Le voir une à deux fois/ semaine au cabinet, c’est bien. Qu’il s’autonomise et fasse entretemps des exercices en plus à la maison, guidé par une application, c’est encore mieux. »


Inventaire

Axxon a listé une série de nouvelles solutions de communication et d’initiatives de m-Health susceptibles d’épauler les kinés pour les consultations sans contact physique, référencées par la Task Force « Data & Technology against Corona ».

La « télé-réadaptation »,
ère covid-19 et au-delà…

Le programme Interreg NOMADe se concentre sur les troubles neuro-musculosquelettiques. ll décrypte leur prise en charge kinésithérapeutique à distance, confinement oblige, via de la « télé-réadaptation ». Celle-ci recourt à la vidéo, aussi bien en mode synchrone qu’asynchrone, pour partager des exercices physiques. Les chercheurs concluent que la formule est « envisageable et même souhaitable » et restera intéressante, après le déconfinement, « en complément des soins habituels réalisés en face-à-face ».

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