Retour à la newsletter

N° 46 - Janvier 2021

Généralistes et outils d’e-santé

AUX RACINES DU ‘JE T’AIME MOI NON PLUS’

Être impliqué dans la construction d’un système qu’on va devoir utiliser, en percevoir les avantages sans les sentir dépassés par les inconvénients, savoir où solliciter des conseils plus pertinents que jargonisants en cas de pépin… Ces recettes doivent fonctionner dans nombre de domaines. Ici, elles sont énoncées par le KCE à l’issue d’une recherche sur l’adoption (ou non) des outils d’e-santé par les généralistes belges.

Le Centre d’expertise dans les soins de santé (KCE) avait été prié par Maggie De Block de traquer les facteurs susceptibles de booster ou de freiner l'adoption des services d’e-santé en Belgique par les médecins généralistes (MG). Il vient de rendre sa copie. Elle s’appuie notamment sur une évaluation quantitative de l’emploi des fonctionnalités qui constituent les critères d’obtention de la prime informatique dans la profession. Cela va, sans exhaustivité, du recours à l’e-prescription à la production de sumehrs en passant par l’usage de MyCareNet (pour e-Attest, e-Fact, le chapitre IV électronique…)

Terres de ‘champions’

Les données étudiées, portant sur les primes 2017 et 2018, révèlent un tandem de tête dans les fonctionnalités prisées :

  • l'enregistrement du consentement éclairé (en 2018, plus de 95% des MG atteignaient le seuil des 25% de patients DMG-isés à avoir donné leur consentement mais, cela étant, les MG ne sont pas les seuls à enregistrer celui-ci…)
  • et la prescription électronique (exploitée, toujours en 2018, par 84% de MG pour au moins le quart de leurs ordonnances).

Les taux d'utilisation des outils d’e-santé enregistrent tous une claire progression entre 2017 et 2018. En outre, ils « sont plus élevés dans les pratiques de groupe et les maisons médicales, et chez les jeunes médecins par rapport aux plus âgés », précise le KCE. Les médecins exerçant en collectif étant amenés à se remplacer les uns les autres, ils doivent maitriser une procédure de travail informatisée commune. Du reste, il y a toujours bien parmi eux un confrère plus calé en TIC qui aide les autres à s’y mettre et à surmonter les (petits) problèmes techniques, avancent les chercheurs, qui parlent de ‘champions’ ou ‘super-utilisateurs’. Le KCE relève aussi des taux plus élevés en Flandre qu’ailleurs dans le pays.

Faciliter la vie, pas l’inverse

Parallèlement, le Centre d’expertise s’est livré à un screening de la littérature (scientifique internationale et grise belge) pour identifier ce qui pouvait déclencher l’adhésion ou l’aversion pour les services d’e-santé. Screening assaisonné de commentaires de MG récoltés par Imec à la faveur des focus groups tenus dans le cadre de son enquête (à paraître) eHealthMonitor, dont e-santewallonie vous avait parlé.

La place nous manque pour reproduire tous les constats dressés, mais il y a fort à parier que les généralistes intéressés, s’ils se plongent dans la synthèse finale, ne seront pas diamétralement surpris.


Si des services d’e-santé compliquent la vie professionnelle plutôt que de la simplifier, il y a perte de temps médical, voire de revenus.


Disons tout d’abord que le manque d’interopérabilité entre systèmes, logiciels, fonctionnalités… («&nbs;p.ex. entre le logiciel du médecin généraliste et les logiciels des hôpitaux », illustre le KCE) complique la vie des MG même non allergiques à l’informatique. « D’autres facteurs majeurs sont en lien étroit avec l'interopérabilité : la facilité d'utilisation et les pertes de temps/investissements en temps », poursuit le KCE. Autrement formulé : les MG attendent des services d’e-santé qu’ils leur facilitent la pratique, et pas l’inverse.

Ils veulent bien croire à la plus-value du transfert de données entre professionnels, mais il faut que cela fonctionne réellement, sans problèmes structurels liés à l'architecture du système, sans manque d’ergonomie des programmes, sans pannes, sans surcharge de données non pertinentes, sans nécessité de double encodage... Sans quoi, il y a perte de temps médical, voire de revenus. « Il est également essentiel que les avantages (notamment financiers) l'emportent sur les inconvénients ; c’est pourquoi les incitants financiers sont considérés comme des facteurs très importants », commente le KCE. Tout comme la disponibilité et l’efficacité de l’assistance technique quand les MG rencontrent un couac avec une des fonctionnalités qu’ils sont amenés à employer, le KCE rapportant qu’ils se plaignent « d’engager régulièrement de véritables dialogues de sourds ».

Pour l’implication précoce

Les focus groups ont aussi révélé une préoccupation des participants pour la sécurité des données, et une attente d’être impliqués, bien en amont, dans le développement des nouveaux e-services. « Les médecins ont l’impression que les développeurs ne prêtent pas assez attention aux changements – parfois importants – que [le nouveau service] implique dans leur pratique quotidienne. [Il] leur semble donc imposé soudainement sans qu’ils aient été consultés sur la meilleure manière de le concevoir et de l’implémenter. » Ce qui, on s’en doute, n’est pas optimal pour l’accueil réservé à ladite nouveauté.

Le KCE, à son habitude, clôture sa réflexion par des recommandations aux décideurs, régulateurs et autres financeurs. Elles peuvent être parcourues en fin de rapport. Epinglons - très prosaïquement - qu’il suggère à l’Inami de poursuivre l’octroi de la prime intégrée (mais en saupoudrant les seuils actuels, purement quantitatifs, d’un soupçon de qualitatif) et à la plateforme eHealth et aux développeurs de ne pas négliger la convivialité pour l’utilisateur final.

e-santewallonie rangé parmi les leviers !

Le KCE souligne que les MG reconnaissent dans les services d'assistance tels qu’e-santewallonie, avec leur offre de formation, de possibles facilitateurs de l’essor de l’e-santé. Dans les recommandations qu’il adresse aux décideurs et administrations de la santé, il suggère de continuer à investir dans ce type de point de contact « accessible et bien connu des utilisateurs » pour leur offrir « une assistance en cas de problèmes ou de questions ». On ne va pas bouder son plaisir…

Vous n’imaginez pas…

… tout ce qu’e-santewallonie peut DÉJÀ faire pour vous

Le KCE énonce de multiples façons de faire avancer le schmilblick de l’adhésion au concept même d’e-santé. Une occasion, pour l’équipe d’e-santewallonie, de pointer ce qu’elle fait et continuera de faire pour les prestataires.

Quand le KCE parle :

d’exposer les avantages de l’utilisation des e-services

> C’est pile la sensibilisation qui amorce toutes les formations pour débutants d’e-santewallonie : on y « élucide » des notions comme eHealth, MyCareNet, Recip-e, le Réseau Santé Wallon…

Infos : outils d’e-santé

 

de persévérer dans la formation et le soutien des usagers

> C’est là le core business d’e-santewallonie qui, récemment, a fait entrer cet apprentissage dans une ère nouvelle : le projet a lancé une plateforme LXP (une « Learning eXperience Platform »). Le prestataire de soins est maitre à bord et compose son menu selon ses besoins, en piochant dans une offre de supports variés (e-learnings, tutos, vidéos, webinaires…)

Infos : plateforme LXP

 

d’assurer un point de contact offrant une assistance en cas de problème ou de question

> Le helpdesk d’e-santewallonie correspond absolument à cette définition, lui qui aide les professionnels à franchir le cap de l’informatisation, y compris via du coaching personnalisé !

Infos : support technique

 

de stimuler davantage l’utilisation, entre autres, des DMG et des sumehrs

> De longue date, le catalogue des formations d’e-santewallonie inclut le thème de la production de sumehrs. Une petite piqûre de rappel sur les ingrédients d’un bon sumehr, servant la continuité des soins, est d’ailleurs prévue sous peu...

Infos : SUMeHR

 

de renforcer la formation à l’e-santé dans le cursus de base en médecine

> A ce propos, avis aux universités qui souhaiteraient enclencher la vitesse supérieure sur ce thème, dans n’importe quelle discipline de la première ligne : e-santewallonie est à leur disposition pour les accompagner, de la conception de modules didactiques à leur présentation aux étudiants.

Infos : gestionnaire@e-santewallonie.be

retour à la newsletter

e-santewallonie.be


Plateforme de Première Ligne Wallonne
rue des Dames Blanches, 1 | 5000 NAMUR | contact@e-santewallonie.be