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N° 63 - Novembre 2022

Soins de plaie

Une communication essentielle entre les infirmiers et les médecins

La nomenclature des soins de plaies des infirmiers change à partir du 1er décembre. L’objectif de l’Inami est de « rendre le suivi des soins plus efficace tout en assurant la qualité des soins au patient ». Pour y arriver, une coopération et une communication plus étroites entre infirmiers et médecins sont nécessaires. Le Réseau Santé Wallon (RSW) est le canal privilégié de cette communication.

C’est un véritable changement de paradigme qu’opère l’Inami: la coopération entre infirmiers et médecins (généralistes ou spécialistes) devient de facto obligatoire. Les infirmiers à domicile, dans le traitement des soins de plaies, devront, à partir du 1er décembre, régulièrement transmettre des photos et des rapports pour que les médecins puissent également suivre l’évolution des plaies.

Ce désir de changement ne date pas d’hier. « Le désir de changer de réglementation date d’il y a plus de cinq ans », confirme Anne-Sophie Paquet, infirmière, formatrice pour e-santewallonie et chargée de projets en santé pour la Fédération des centres de services à domicile (FCSD). « Les motivations de ce changement sont nombreuses: des soins de plaies davantage Evidenced Based Medecine (EBM), un dossier de soins de plaies clair et complet, une communication optimale avec le médecin et un meilleur suivi par les infirmiers-relais en matière de soins de plaies. »

Quels changements concrètement?

Il y a plusieurs changements majeurs qui accompagnent cette modification de nomenclature.

D’abord, les soins de plaies ne sont plus soumis à une prescription médicale. « Hormis pour les prestations B2, prestations requérant une prescription médicale (pour l’enlèvement de matériel de suture cutanée, de mèches, de drains et de cathéters cutanés) et pour les actes C, confiés par un médecin, tels que le débridement d’escarpé de décubitus », détaille Anne-Sophie Paquet. « La nouvelle réglementation met donc l’accent sur la bonne coopération entre infirmiers à domicile et médecins généralistes et spécialistes », ajoute la formatrice d’e-santewallonie. « Ceci requière une communication régulière avec les médecins impliqués dans les soins de plaies via un canal sécurisé. » Ce canal sécurisé est soit la eHealthBox, soit le réseau de santé régional (le RSW, en l’occurrence).

Deuxième changement majeur: l’activation accrue des infirmiers-relais en matière de soins de plaies. « Ces derniers ont une formation spécifique plus une formation continue chaque année », précise Anne-Sophie Paquet.

Enfin, la réglementation impulse des éléments de qualité. « Cela concerne l’enregistrement plus complet dans le dossier infirmier, le suivi plus rapproché des soins de plaies et les retours d’informations de l’infirmier-relais en matière de soins de plaies ou du médecin via des conseils supplémentaires », explique Anne-Sophie Paquet. Le RSW joue un rôle central pour ce dernier point puisque c’est via les réseaux de santé régionaux que sont partagés les photos et rapports entre infirmiers et médecins.

Quels changements pour les médecins?

« Les médecins doivent s’attendre à une diffusion d’infos de la part des infirmiers régulièrement, soit minimum toutes les six semaines, via canal sécurisé (RSW ou e-HealthBox) », répond la formatrice d’e-santewallonie. « Mais ils doivent surtout s’attendre à un changement d’ordre administratif avec la suppression de la prescription. À partir du 1er décembre, même si un médecin prescrit un soin de plaie, cette prescription n’aura plus aucune valeur légale… »

La responsabilité du choix de traitement est donc celle de l’infirmier. « L’Inami replace les compétences sur les bonnes personnes. Ces changements vont demander du temps car il s’agit d’un réel changement de paradigme et donc, de pratique et de mentalité », conclut Anne Sophie Paquet. Heureusement, e-santewallonie est là pour accompagner les professionnels de la santé, de l’inscription au RSW au partage des données via ce même canal.


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Quelles sont les éléments clés du partage des informations?

  • Le professionnel de l’art infirmier signale le début du traitement de la plaie au médecin dans les cinq jours. Lors du premier changement de pansement, il partage une photo de la plaie.

  • À chaque communication obligatoire avec les médecins, l’infirmier partage une photo pour pouvoir suivre ensemble l'évolution de la plaie. Par exemple, lors de l’extension d’un soin de plaie simple après 14 jours, lors du passage en soin de plaie complexe après 21 jours.

  • L’infirmier demande des conseils supplémentaires à l’infirmier-relais en matière de soins de plaie ou au médecin, au plus tard après six semaines.

  • Lors d’un soin de plaie complexe :
    • Le professionnel de l’art infirmier prend une photo tous les 14 jours;
    • Il informe le médecin de l'état de la plaie toutes les six semaines, et il l’avertit si les soins doivent être prolongés au-delà de six semaines.

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