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N° 74 - Décembre 2023

Interview

La PPLW, l’interlocuteur principal de la première ligne auprès des autorités wallonnes

La Plateforme de première ligne wallonne (PPLW), qu’est-ce que c’est au juste ? Comment est-elle composée, que fait-elle et quels sont ses objectifs ? Pour répondre à ces questions, e-santewallonie est allé à la rencontre de Nicolas Echement, président de la PPLW et secrétaire général de l’Association pharmaceutique belge (APB).


e-santewallonie : Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la PPLW ?

Nicolas Echement : La PPLW essaye de regrouper en son sein tous les représentants wallons des prestataires de soins, mais aussi des prestataires de l’aide. L’objectif est de regrouper et représenter tous les acteurs de la première ligne pour devenir l’interlocuteur principal des autorités régionales.

Il est également utile de mentionner que la PPLW collabore avec différents instituts scientifiques de recherche tels que Be.Hive (la chaire interdisciplinaire de la première ligne) ou Teckno 2030 (groupe de réflexion sur le rôle de la technologie dans l'amélioration de la qualité de vie liée à la santé des citoyens dans leur vie quotidienne). Cela permet à la PPLW de ne pas rester cloîtrée sur ses propres points de vue et de s’ouvrir, d’avoir la vision la plus globale possible.

Qui sont ses membres ?

Au départ, il s’agissait uniquement de prestataires de soins. On y retrouvait les représentants des médecins, des pharmaciens, des dentistes, des kinésithérapeutes, etc. Dans une volonté de transparence et d’exhaustivité, et aussi dans l’objectif de représenter une image fidèle du terrain, nous sommes en train de « recruter » des représentants des prestataires d’aide. Il s’agit des services d’aides aux familles et aux aînés (SAFA), des centres de coordination, etc. Donc bien plus que le paramédical.

Est-ce qu’aujourd’hui l’entente est bonne entre les différentes professions de santé ?

La PPLW reste un lieu de discussion où chacun vient exposer son point de vue. Chacun vient avec ses attentes propres, spécifiques à sa profession. Il arrive donc forcément qu’il y ait des confrontations de points de vue par rapport à ces spécificités ou par rapport aux développements qui se déroulent dans telle ou telle profession.

C’est là l’intérêt de la PPLW : dégager, dans ces discussions, des solutions communes et travailler ensemble. L’essentiel est de collaborer dans l’intérêt du patient, qui doit rester central dans nos échanges.

Quelle est la genèse de la PPLW et quelle est son évolution ?

En 2015, différents syndicats des professions de santé se sont rencontrés dans le but de favoriser la collaboration entre prestataires pour améliorer la santé publique. Pour cela, il fallait un espace de rencontre et de discussion, et mettre en place une structure. À partir de là, nous avons eu des réunions mensuelles, mais la PPLW restait une association de fait.

En 2018, une ASBL était constituée. Cela a permis d’avoir une structure plus claire et professionnelle.

En 2020, la crise du covid a donné un coup de boost et a fait connaître la PPLW. La gestion de crise n’a pas été efficace et la PPLW, à travers les prestataires de la première ligne, s’est montrée et s’est impliquée. Cela a permis d’échanger davantage ensemble, de collaborer pour trouver des solutions dans un cadre multidisciplinaire et dans un contexte difficile. Nous avons rassemblé les plaintes et les demandes des différents prestataires que nous avons condensé en une note envoyée aux autorités régionales pour tirer des leçons de la crise.

À partir de là, la PPLW a pris de l’ampleur et s’est professionnalisée de plus en plus. Pour preuve, nous sommes désormais soutenus par la Fondation Roi Baudouin via le Fonds Dr. Daniel De Coninck qui investit dans une première ligne de soins accessible, qualitative et humaine. Et depuis l’année dernière, nous sommes subventionnés par l’Aviq pour développer l’aspect multidisciplinaire de la première ligne.

Quel est l’avenir pour la PPLW ?

L’évolution de la PPLW se fera vraisemblablement à travers Proxisanté. La PPLW a un rôle essentiel à jouer dans la mise en place et la gestion des différentes zones de soins, etc., étant donné qu’elle est représentative des prestataires de soins et de l'aide. Nous sommes l’interlocuteur qui va rapporter aux autorités les besoins des prestataires, du terrain, afin d’optimiser le travail de Proxisanté.



Le rôle de la PPLW vis-à-vis d’e-santewallonie


Quel rôle endosse la PPLW par rapport à e-santewallonie ?

La PPLW a vocation de fournir aux prestataires de soins de première ligne tous les outils dont ils ont besoin pour favoriser la multidisciplinarité. Le partage des données via la e-santé est essentiel pour collaborer. La formation à la e-santé fait donc partie de nos prérogatives.

Il faut toutefois rappeler que ce n’est pas un projet de la PPLW. Il faut rendre à César ce qui est à César, et en l’occurrence au Dr Philippe Jongen et à Thierry Van Eeckhout. Ils ont constaté qu’il y avait un décalage entre ce qui se développait au niveau informatique et l’utilisation des outils informatiques par les médecins. D’où l’idée de développer un institut de formation pour optimiser l’utilisation des outils informatiques par les prestataires. Car, rapidement, e-santewallonie a étendu ses formations à d’autres prestataires qu’exclusivement aux médecins. Dans la continuité, la PPLW est devenu l’opérateur des formations en tant que représentant des prestataires de soins de la première ligne.

À côté de cela, nous avons développé un conseil d’avis stratégique qui nous permet de prendre le pouls du terrain et qui permet de sonder les attentes par rapport aux besoins en formation à la e-santé. C’est entre-autres à partir des recommandations de ce conseil d’avis stratégique que le programme de formations est élaboré.

Quelle est la vision de la PPLW pour le futur d’e-santewallonie ?

La e-santé est constamment un sujet d’actualité. Beaucoup de choses vont encore se développer. Dans ce cadre, e-santewallonie a un rôle à jouer pour accompagner les professionnels de soins à utiliser correctement les outils qui seront proposés. Je pense par exemple à Vaccicard comme sujet à aborder. Le secteur de l’aide et du soin est un secteur en perpétuel développement, où le partage des données de santé est amené à évoluer. e-santewallonie va, dans le même sens, également se développer.

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