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Patients covid-19 à domicile

INFIRMIER BIEN INFORMÉ =
PRISES EN CHARGE OPTIMALISÉES

Depuis deux jours, les infirmiers extrahospitaliers accèdent via les Réseaux Santé Wallon et Bruxellois au rapport spécifique « SafeLink - covid-19 ». SafeLink, c’est ce nouvel outil informatique qui aide la médecine générale à surveiller l’évolution des patients infectés (ou suspectés d’être infectés) par le coronavirus et en isolement à leur domicile. Soit le terrain d’action de toute une partie du corps infirmier. C’est une belle avancée dans la voie du partage des données de santé entre métiers, se félicite-t-on tant chez les infirmiers indépendants que chez les salariés.




Anne-Sophie Paquet, chargée de mission Aide &Soins pour le secteur Soins infirmiers à la FASD (la Fédération de l'Aide et des Soins à Domicile), Marie Pierard, conseillère Soins infirmiers à la FCSD (Fédération des Centres de Services à domicile) et Damien Nottebaert, président de la CIFI (la Coupole des infirmiers francophones indépendants), sont au diapason sur ce constat : lorsque leurs collègues prennent en charge un patient covid+ ou supposé covid+ à domicile, notamment après une hospitalisation, ils ne croulent généralement pas sous les informations en provenance des médecins et/ou de l’hôpital.

Pourtant, il leur serait utile de connaitre la date d’apparition des symptômes, de savoir s’il y a eu test, avec quel verdict, d’obtenir un bref descriptif de l’état du patient à sa sortie de l’hôpital, … « Sous l’angle de la sécurité, il serait bon qu’on sache par exemple s’il est encore contagieux, s’il y a des points d’attention particuliers, des précautions qui s’imposent », illustre Damien Nottebaert. « De sorte à pouvoir être cohérent avec les recommandations reçues de Sciensano », le rejoint Anne-Sophie Paquet.

Damien Nottebaert, sachant que ses collègues de la FASD et de la FCSD étaient tout autant demandeurs, a engagé le mois passé des contacts avec le Collège de médecine générale francophone. Récemment, dans le contexte du covid-19, ce dernier a apporté sa caution scientifique au dispositif Safelink (voir encadré ci-dessous). Ce système, conçu avec quelques partenaires par les Réseau Santé Wallon et Bruxellois, aide les médecins traitants à télémonitorer les patients suspects ou contaminés à domicile. Ils disposent alors sur leur Réseau régional d’un rapport spécifique. D’un coup d’œil, ils y voient des symptômes du patient jour après jour, de la gêne respiratoire à la température en passant par les pulsations et la saturation. Un code couleurs les alerte de la gravité de son état.

« J’ai exposé à quel point il serait profitable, à la fois pour le patient, le médecin et l’infirmier, que ce dernier accède lui aussi à ce rapport synthétique », relate Damien Nottebaert. « Son intervention sera plus pointue s’il dispose des dernières informations cliniques. Les interactions avec le médecin de famille sur la prise en charge se multiplieront : l’infirmier pourrait contribuer via ce qu’il constate sur place à affiner le plan de soins, apprécier dans quelle mesure les consignes sont bien suivies … » La profession peut également contribuer à compléter correctement le questionnaire journalier de SafeLink et travailler sur l’éducation thérapeutique du patient à ce propos, poursuivent nos deux interlocuteurs. Elle est d’autant plus cruciale qu’en l’occurrence, l’outil repose sur de l’automesure.





Fin avril, la réponse du Collège tombait : feu vert pour ouvrir le rapport aux infirmiers extrahospitaliers. « C’est une excellente nouvelle ! Nous y voyons un signal positif et fort de la part des médecins, qui reflète une volonté de partager les données dans l’intérêt de la qualité des soins », commente Anne-Sophie Paquet.

En pratique, les infirmiers (effectivement unis à un patient par un lien thérapeutique) peuvent donc désormais, s’ils sont inscrits ou s’inscrivent au Réseau Santé Wallon ou Bruxellois, faire défiler sur leur écran le contenu de ce rapport.

« Le grand espoir que je nourris, c’est que les collègues adhèrent au principe, se connectent au Réseau et consultent les documents, mais aussi qu’ils utilisent la possibilité d’émettre une note de journal », poursuit Anne-Sophie Paquet. Même raisonnement chez Damien Nottebaert. Les infirmiers ne sont pas cantonnés, sur le Réseau, à la seule lecture de données : ils peuvent également introduire des observations (1). « Et devenir ainsi des acteurs de première ligne à part entière dans la crise du covid-19. »



SafeLink en

  • DEUX MOTS
    Ce nouvel outil permet aux généralistes de monitorer les symptômes des cas probables ou confirmés de covid-19 à domicile. Les patients sont invités par SMS à transmettre deux fois par jour une série de paramètres. Ces derniers sont analysés par un algorithme qui qualifie leur état (de stable à critique). De là, le médecin décide de l’action à entreprendre. Un rapport spécifique est à sa disposition sur le Réseau Santé Wallon (ou Bruxellois). C’est ce document récapitulatif qui est désormais ouvert aux infirmiers.

  • DEUX PRÉCISIONS
    Une confusion intervient parfois sur la nature de l’outil. Oui, SafeLink sert au ‘suivi’ des patients, mais ce n’est pas une solution de ‘tracing’ des cas. Par ailleurs, le système n’est pas précieux uniquement avant une (éventuelle) hospitalisation. Il aide aussi à surveiller à distance la convalescence des patients sortis de l’hôpital.

  • DEUX CLICS
    e-santewallonie propose une page de synthèse qui égrène toute la documentation relative à l’application, y compris celle destinée aux patients. Le projet a aussi édité une description de SafeLink à son lancement, fin mars.

  • DEUX CHIFFRES
    Il y a désormais près de 3.000 médecins inscrits à SafeLink. Ils gardent à l’œil 1.600 patients.


Autre bonne nouvelle : l’actuelle nécessité de passer par le portail des Réseaux régionaux plutôt que d’y entrer à partir de son soft infirmier pourrait s’estomper à l’avenir. Anne-Sophie Paquet participe au groupe de travail officiel planchant sur les nouveaux critères d’enregistrement (anciennement dits « critères d’homologation ») des logiciels métier. « L’usage d’un produit homologué est le sésame pour prétendre à la prime informatique annuelle », rappelle-t-elle. « Parmi les prochains critères d’enregistrement - dont la publication ne devrait plus trop tarder -, figurent cinq points à respecter qui portent précisément sur la bonne connexion avec les Réseaux Santé ».

(1) les différents professionnels de soins peuvent, selon leur métier et la nature même du document concerné, accéder à différents contenus sur les Réseaux régionaux. Ce principe est récapitulé dans la « matrice des accès » du Réseau Santé Wallon



Le Réseau Santé Wallon, mode d’emploi ? C’est par ici !




e-santewallonie débroussaille le terrain pour les infirmiers peu familiarisés avec le Réseau Santé Wallon. Un tuto vidéo leur montre

  • comment on s’inscrit et se connecte au Réseau
  • comment on choisit un garant (*)
  • comment on crée un lien thérapeutique avec un patient
  • comment on accède à ses documents…
  • … dont le rapport SafeLink
  • comment on ajoute une note de journal
  • etc.

e-santewallonie propose en outre un helpdesk qui dépanne les professionnels rencontrant des difficultés techniques avec les outils e-santé. Quant au Réseau Santé Wallon, il a lui aussi son service de support pour les usagers (IctHelpDesk@rsw.be).

(*) D. Nottebaert et C. Verbraeck jouent ce rôle pour les indépendants, A-S. Paquet et E. Peters pour les salariés de la FASD, et M. Pierard pour leurs homologues de la FCSD.

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